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Comment les animaux liminaires sont-ils traités ?

Mieux comprendre ceux qui nous entourent : série « LES ANIMAUX LIMINAIRES »

Article 3/5

L’invisibilité des animaux liminaires ne conduit pas seulement à l’indifférence et à la négligence.  Elle conduit également à délégitimer leur présence. Nous considérons en effet que les animaux dits sauvages devraient uniquement vivre dans la nature sauvage, la présence les animaux liminaires parmi nous est donc très souvent considérée comme une intrusion illicite sur le territoire urbain. Ainsi, à partir du moment où leurs intérêts entrent en conflit avec les nôtres, nous estimons avoir tout simplement le droit de nous en débarrasser, de façon radicale et par le vide.

Le traitement réservé aux rats (source PAZ) :

Les pièges à colle, aussi appelés pièges à la glu ou colle à rats, sont des produits extrêmement cruels que peuvent acheter facilement les professionnels et les particuliers.

Pourquoi les pièges à colles sont cruels ?

Les animaux piégés agonisent des heures voire des jours englués sur la plaque, avant de mourir de faim, de soif ou d’épuisement dans leurs excréments. Certains se déchirent la peau, rongent leurs propres membres ou se brisent les os en essayant de se décoller. Les yeux et muqueuses des animaux peuvent être pris dans la colle, entraînant une mort lente par étouffement.

D’après certaines notices, les acheteurs seraient censés relever les plaques deux fois par jour et décoller les rongeurs pour les libérer. Dans les faits, ce n’est pas ce qu’il se passe : de nombreux animaux meurent englués au bout de jours entiers de souffrances !  Une situation terrible pour les rongeurs mais aussi pour d’autres animaux : les pièges à colle ne sont pas sélectifs : oiseaux et petits mammifères se retrouvent englués dans les pièges initialement posés pour tuer des rongeurs… y compris des espèces protégées comme les hérissons ou les rouges-gorges !

Pourquoi tuer les rats n’est pas la solution

Parce que les méthodes actuelles sont cruelles et inefficaces

Aujourd’hui, les méthodes utilisées en France sont extrêmement cruelles. Le recours aux anticoagulants est généralisé. Ces produits provoquent des hémorragies internes : les rats meurent au bout de plusieurs jours de souffrance intense. D’autres techniques barbares existent également comme les pièges à colle ou les pièges par noyade.

Pourtant, lorsqu’on se penche sérieusement sur le problème, l’intérêt des méthodes létales n’a rien d’une évidence. Ainsi, dans le cas des rats, des chercheurs ont montré que les campagnes de dératisation pourraient être contre-productives sur le plan sanitaire. Notons d’ailleurs que l’efficacité de ces campagnes pour réduire le nombre de rats n’a jamais été évaluée, les rats n’ayant jamais été dénombrés à Paris ou dans d’autres grandes villes de province.

Enfin, rappelons que le rat, comme tout être animal, est sensible, soumis à la douleur.

N’oublions pas le pigeon !

Les pigeons ne sont généralement pas les bienvenus en ville. Les Mairies, les bailleurs sociaux ou encore la SNCF peuvent installer des filets qui finissent par les piéger et les tuer ; voire les piéger directement pour les gazer. PAZ s’oppose à ces méthodes cruelles et HUMANIMO rejoint bien entendu ce positionnement.

Les filets ont pour but d’empêcher les pigeons d’accéder à certains endroits tels que des ponts. Cette méthode peut sembler inoffensive mais dans les faits, les oiseaux parviennent à s’y engouffrer et se retrouvent piégés. Ils sont alors incapables d’en ressortir et ces dispositifs deviennent ainsi des mouroirs à pigeons.

Les méthodes cruelles de gestion des pigeons sont diverses et variées. Voici les principales :

Les captures suivies de mise à mort, le plus généralement par gazage. Les pigeons peuvent être aussi tués avec une pince coupante ou par système sous-vide.

Plus répandu en zone rurale, le recours aux tirs : les pigeons sont abattus par balle (carabine à air comprimé), généralement effectués par des sociétés de chasse.

La stérilisation chirurgicale.

L’effarouchement avec des rapaces dressés et captifs : cela consiste à effrayer les pigeons. Certains sont blessés voire tués par les rapaces.

Le gazage et la stérilisation chirurgicale des pigeons comprennent nécessairement l’étape de la capture des pigeons : celle-ci peut être réalisée soit à l’aide de cages, soit avec des filets projetés. Dans le premier cas (cages), un pigeon appelant (ou quelques-uns) est enfermé dans une cage qui permet aux pigeons de rentrer sans pouvoir ressortir. Cet appelant attire les autres, qui se retrouvent coincés à leur tour. Les “sociétés de dépigeonnage” n’ont plus qu’à ramasser les oiseaux et les gazer. Les cages étant généralement installées à l’abri des regards (toits d’immeubles comme des gares ou des bibliothèques par exemple), cette méthode est particulièrement pratique pour tuer les pigeons discrètement. Dans le deuxième cas, la “société de dépigeonnage” nourrit avec des graines pendant plusieurs jours les pigeons à un même endroit, à la même heure. Lorsque les oiseaux sont habitués à se regrouper à un endroit et un horaire précis pour manger, le personnel projette un filet sur le groupe de pigeons.

Ces méthodes, bien que cruelles et inefficaces sont légales et choisies par des Mairies, des bailleurs sociaux, des syndics immobiliers…

Prochain article : Quelles solutions pour une meilleure cohabitation avec nos voisins liminaires ?